lundi 21 février 2011

Paris, tu nous ouvres ton coeur, et tout dans Paris est bonheur...

Bras dessous, dessus, tout au long de la rue, voilà tout Paris qui te chante éperdu… oh la la, oh la la, OH LA LA !


Bon ok j’ai trop regardé « Anastasia » et la simple évocation de Paris et des Champs-Élysées me fait penser à la belle rousse dansant dans la neige Saint-Pétersbourgeoise, attendant son heure parisienne. Mais après tout, la fille me ressemble. Ok je ne suis pas la fille disparue de Nicolas II, mais la miss est une russe, rêvant d’aller à Paris pour y trouver le bonheur. De là à tracer un parallèle avec moi, il n’y a qu’un pas… « Ensemble à Paris » disait son médaillon.
Ensemble à Paris, pour nous toutes, dans 4 mois. Oh la la… Oh la la !

Mais voilà que je divague. Je n’avais que trois semaines en France, et trois jours à Paris. Trois jours d’un froid glacial, trois jours de déambulations à travers des rues bondées de passants pressés. Trois jours à photographier un peu partout, chaque immeuble, chaque passant, chaque poubelle… (oui je suis un peu obsessionnelle dans mes amours).

Je ne raconterai pas mes tribulations parisiennes, elles ne vous intéresseraient pas. Elles se résumeraient en chaussures, sacs à main et blablatage avec de vraies amies, en cafés pris entre deux courses à travers la ville, en restaurants nocturnes et en BONS vins à 3 euros (oubliez le goon, et toutes les picquettes australiennes. Halléluia, le paradis existe. Il s’appelle Paris. Il s’appelle la France). Non j’exagère, je ne suis pas SI matérielle (après tout j’ai un passé indonésien et tasman derrière moi pour en témoigner. Photos à l’appui).
J’ai beau avoir débarqué de l’avion à Nice en UGGS, teint hâlé, mais cheveux non lavés et vieux hoodie sur le dos (en mode australienne dégueue, donc), j’ai bien vite repris mes habitudes françaises. Je suis une aventurière dans l’âme. Certes parce que je peux gravir le mont Bromo en pleine nuit, sans lumière et sans oxygène. Cette partie de moi était effectivement un mystère caché, qui s’est brutalement révélé (non pas sans quelques larmes, au sommet du dit Bromo). Mais n’oublions pas que je suis de celles qui peuvent faire un changement à Châtelet à 18h, perchée sur des talons de 12, et le tout en moins d’une minute cinquante, après avoir passé 9h à jongler entre la rue Saint Guillaume, Saints-Pères et le fichu Boulevard Saint-Germain. Paris est une aventure en soit. A côté de la foule hystérique des travailleurs parisiens à l’heure de pointe dans le métro, même les Javanais sont un modèle d’éducation.
Alors suis-je devenue une vraie aventurière, mature et sûre de moi comme on me l’a si souvent fait remarquer lors de mon passage en France ? Ou suis-je restée la même, aventurière dans ma superficialité ?


Mais je divague encore. Si je me lance sur les différences entre la France et l’Australie, je pondrai surement un article sérieux (et ennuyeux). J’attendrai pour cela le 17 mai et la rédaction de mon rapport de séjour d’études. Après tout, il est justement sensé se focaliser sur un tel sujet.

Alors restons pour l’instant en France. Oublions l’Australie. Plongeons un instant dans les merveilles parisiennes. J’aime me plaindre et je choisis toujours des sujets où je peux m’en donner à cœur joie (le lecteur comprendra bien vite pourquoi).

Tout commençait plutôt bien. Dernière matinée à Paris. Dernière petite course à faire, rue de Rennes avant de filer par TGV vers le sud, ma terre quasi-natale. Je laisse donc ma hôte pour quelques heures, histoire de faire la dite course. Arrivée sur place, déception : la boutique est fermée. Qu’à cela ne tienne, je suis munie de mon blackberry ! Haha. Fini les Nokias viellots (passés à la machine entre temps, à Melbourne. « Bordel mais où ai-je mis mon portable ? Ah oui je sais ! Dans la poche de mon jean. Bordel mais où est mon jean ?? Dans la machine… Ah »). En deux clics (qui m’ont quand même pris 15 minutes, vu que mes doigts littéralement gelés, -4°C dans les rues de a capitale) je localise une boutique semblable à Saint Lazare. Horreur et damnation. Je sens que ça va être ma fête. A part les Galléries Lafayettes je n’ai jamais été foutue de trouver quoi que ce soit dans ce quartier. Je ne sais même pas différencier le boulevard Haussmann de Trinité. Mais je suis optimiste, je me lance.

Trois derniers tickets de métro, je n’ai pas intérêt à me foirer. Dommage ! Je prends le mauvais métro (ça m’arrive allez… une fois par an ? Il fallait que ce soit ce jour là bien sûr. Sinon, ce n’est pas drôle).

Coûte que coûte je parviens à Saint Lazare (après 10 changements douteux). Les yeux rivés sur mon GPS je cherche la bonne rue… Lorsque je réalise que je n’y suis pas du tout. M’apprêtant à repartir dans l’autre sens, je sens mon monde s’écrouler. Blackout total. Mon BB affiche un écran blanc. « Désolé ma poule, il fait trop froid pour moi, je m’en vais hiberner », semble-t-il me dire. Rien n’y fait, ni mes supplications, ni mon acharnement sur les boutons. BB refuse ce froid glacial. Je suis déjà à deux doigts de balancer BB dans la Seine (ouais bon niveau orientation c’est pas ça. La Seine n’est pas là du tout. Mais alors DU TOUT).

A deux doigts d’abandonner (après 30 minutes de marches en rond entre les galeries Lafayettes et le Printemps), je pige enfin (grâce à l’aide d’une carte municipale judicieusement placée pour les débiles comme moi) que la rue Saint Lazare longe Trinité. Je me lance, les pieds en compote et le nez à deux doigts de s’émietter, vu sa glaciation avancée. Après encore quelques péripéties (telle un numéro d’immeuble mal renseigné sur le site de la boutique), je trouve enfin mon bonheur. Enfin je trouve la boutique (mais c’est déjà un vrai bonheur), mais pas ce que je cherchais dedans.

Tant pis, je rentre bredouille. Rien ne pouvait être pire de toute façon. C’est bien ce que je pensais, naïve. Mon train partait en fin d’après-midi et une heure avant, mon amie me force à partir (le métro, toussa, toussa, on ne sait jamais). Je saute donc dans le RER gare Etoile-Charles-de-Gaulle, à 20 min à peine de la gare de Lyon. Arrêt à Auber. Une minute. Deux minutes. Dix minutes. Heuuuu…
Entre deux cris de voyageurs énervés je parviens à capter qu’un coli piégé à Gare de Lyon bloque le trafic. Ah ben ça tombe bien, pour aller de Auber à Gare de Lyon il n’y a pas moins de 3 lignes de métro. Et il ne me reste plus qu’une demi-heure.

Me trimballant ma valisée infirme (elle avait perdue une roue dans l’un de ses nombreux voyages) dans les couloirs des métros, je parviens à émerger à gare de Lyon à 16h15. Le TGV partant à 16h19. C’est toujours ces jours là qu’on a une folie envie de damner la précision légendaire des TGV.

Il n’y a rien au monde de plus jouissif que d’arriver en retard à gare de Lyon et d’apprendre que son train part du quai 21, soit un quai séparé des sorties de métro par une jungle de voyageurs transpirants, s’entassant dans de longs couloirs. Je sprinte, tirant ma valise derrière moi comme je le peux.

« La gare est en travaux, mademoiselle, vous ne pouvez pas passer ici. »

Damned ! « Mon train part dans 2 minutes, laissez moi passer ! »

« Présentez votre titre de transport, s’il vous plait mademoiselle »

« Mais mon train EST LAAA, A QUAI ! LAISSEZ MOI PASSER. »

« Ah oui… le train de 16h19 ? Dépêchez-vous »

Bordel.

Quai 21, 16h18 et vingt secondes. J’avais déjà perdu un poumon en Tasmanie, souvenez vous, voilà que je manque de perdre le deuxième. La chance me sourit pour une fois : mon wagon est le premier. Je saute dedans, le visage aplati contre la porte, les quatre fers en l’air. J’y suis. Amen. Attention à la fermeture automatique des portes. Soufflant comme un bœuf, je m’installe dans mon siège, et maitrise ma crise de nerf comme je le peux à coup de mots fléchés, gracieusement prêtées.

3h15 de route, sans péripéties. Je me fais quand même engueuler par le contrôleur (oui je n’ai pas eu le temps de composter mon billet). SNCF, mon amour.


Deux heures et quarante cinq minutes plus tard le train s’arrête en gare de Nîmes. 50km de Montpellier. Cinq minutes passent, puis dix. Je commence à rigoler doucement. C’est un test, une caméra cachée. Un canular joué par le vieux monsieur au ciel, pour vérifier mon degré de patience (il le sait bien pourtant, j’en ai aucune). Mais non, tout est vrai. « Suite à un accident sur un passage à niveaux à Lunel notre TGV est bloqué en gare de Nîmes pour un temps indéterminé ». C’est le pompom. Ne s’offre à moi que l’immolation par le feu.

Ma famille me sauve d’un suicide (qui aurait causé un deuxième accident sur les voies et une belle pagaille sur le TGV Sud-Est pour toute la nuit). Après une attente de 45min dans le froid mordant, on me récupère enfin en voiture. A l’heure où je partais enfin, le train était toujours en gare.
Secrètement, tout au long du reste du voyage, j’attendais une panne d’essence ou une autre connerie de ce genre. Mais étonnement, rien de tel ne nous arriva.

Quelle galère.
Oh la la.

3 commentaires:

  1. M.D.R. attends, on est une parisienne ou on l'est pas...

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  2. Et je ne t'ai pas "forcée" à partir plus tôt! si ça ne tenais qu'à moi, je t'aurais gardée encore!!!

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  3. Et je serais bien restee, crois moi!!! xD

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