dimanche 1 mai 2011

Can(’t) be(a)r rrrrrrrha !

« Je vous envoie une carte de la ville la plus ennuyante au monde, Canberra » : paroles véridiques, qu’on peut encore trouver gravées sur une carte postale, magnétisée sur le frigo de mes parents, à l’autre bout du monde.

Canberra, c’est :
- Une ville en plein milieu du wild australien. « Nous arrivons à Canberra, veuillez ne rien laisser dans l’autocar ». Juliette : « Hein ?? Où ça Canberra ? On est en plein milieu d’un champ ! » Ah, attendez, je vois une maison… Non, deux !
- Autant dire : Canberra = un grand village (population : 200 000 habitants. Montpellier et une partie de son agglo donc… LOL).
- Beaucoup d’herbe, encore de l’herbe, du gazon et puis de l’herbe…
- Pas de boutiques/cafés/restaurants ouverts après 17h.
- Des bus circulant à intervalle d’une heure.
- La gallérie d’art la plus petite de l’histoire des galléries d’art (hormis peut-être le Nicholson Museum de Sydney Uni qui fait la taille monumentale… d’une pièce d’une trentaine de mètres carrés !).
- Des gens adorables, mais inexistants ! Croiser un homme (ou une femme) dans la rue relève de l’impossible.
- Aucun étudiant de Sciences Po en échange à ANU (et 3 en Tasmanie l’année prochaine, autant dire la honte. Régine, cette fois ci nous allons définitivement perde le partenariat avec Canberra!)


Alors pourquoi Canberra ?
Pourquoi ?
Pourquoi ?
Pourquoiiiiiii ?

Parce que ce n’est pas loin de Sydney, trois heures en bus à peine. Parce que ce n’est pas cher. Et parce que ce serait dommage de ne pas visiter la vraie capitale de l’Australie, avant de partir.
Le lendemain de mon anniversaire donc, nous nous étions embarqués dans un petit voyage vers Canberra.

Des joies du couch surfing
Pour une fois nous ne logions pas dans un backpacker : nous nous essayions au couch surfing. C’est un peu comme loger chez l’habitant dans Pékin Express : on découvre les coutumes locales, on s’émeut de l’hospitalité des « locaux ». Mais bon, en plus improved quoi : trois gars complètement délurés avaient posté une annonce sur le web à laquelle nous avions répondu. Après un court trajet en taxi nous étions donc à la porte de ces garçons (dont hélas, j’ai déjà oublié les prénoms… Faisons comme si mon comportement erratique de ces dernières semaines n’existait pas…), qui n’étaient en fait que deux. Une grande maison, des canapés volonté et un froid glacial dans toutes les pièces.

C’était sans aucun doute l’un des aspects les plus réjouissants du voyage. Non, pas le froid non (vous m'avez vu?). Je parlais bien de l'hospitalité des jeunes ACT-yens. Nous étions complètement immergés dans le mode de vie des jeunes de ACT (Australian Capital Territory) : house party le jour même de notre arrivée (à nous faire griller les miches sur un brasero géant. Autant dire qu’il a fallut m’arracher de force à ce brasier. Je m’y étais collée à me faire décoller les semelles de mes ballerines), soirée dans les pubs et boîtes du Civic (que j’ai lâchement évité, tombant de fatigue, je m’étais refugiée au fin fond de ma couette pendant que tous les autres « sortaient »). C’était aussi l’occasion de cuisiner une omelette avec eux, puis de leur préparer les fameuses pancakes à la Brian, le jour de notre départ.

Cheap, convivial, une expérience vraiment chouette. Certes, on peut aussi tomber sur n’importe quoi. Les français, embarquésen NZ en ce moment même, ne sont pas restés chez leurs couch-hôtes plus d’une heure. Pourquoi ? Suspens. On nous a promis une belle histoire à leur retour. Nous, les exilés de Sydney, nous l’attendons toujours.


Du tourisme à Canberra :

Hormis les sorties avec les Canbéréens, nous avons quand même fait un peu de tourisme à Canberra. Il nous a fallut une grosse matinée pour faire tous les points touristiques de la ville :
- Parlement : perché sur une colline, surplombant la ville. Un gros bunker d’acier, dont les couloirs sont désespérément vides et les salles principales du Sénat et de la Chambre des Représentants sont respectivement d’un vert d’eau dégueu et d’un roseâtre suspect.
- Gallérie d’art nationale : quelques Monets sympas, beaucoup d’art contemporain mystérieux et une aile aborigène pleine de petits points blancs. Ok je suis cynique. Ce n’était pas si mauvais.
- War Memorial : la plus grosse blague de l’histoire de l’humanité. Un édifice monumental, beau et majestueux, commémorant les 100 000 morts Australiens dans toutes les guerres. Certes, les morts ne se comptent pas, et ne se comparent pas. Mais tout le tatouin autour de l’ANZAC semble presque ridicule quand on sait que l’URSS seule a perdu plus de 20 millions de soldats dans la Seconde Guerre Mondiale. On ne commémore que ce qu’on a à commémorer : soit pas grand chose.
- Botanic Gardens : ils avaient l’air très beaux. Mais il nous avait fallut plus d’une heure pour les atteindre (à pied, on nous avait dit que c’était « près ») donc nous n’avions eu que le temps de visiter une serre. Devinez laquelle ? TASMANIA, EXPLORE THE POSSIBILITES ! Oui, 6 jours dans la crasse ne nous avaient pas suffit. On voulait retrouver la rainforest qui s’étale de l’autre côté du détroit de Bass.


Et puis c’est tout. On avait vite fait le tour, donc a passé note temps à marcher.


Emptiness : n’ayez pas peur du vide
C’est le sentiment général qui m’est resté après Canberra. Beaucoup de vide : des rues larges, des espaces verts inhabités, zéro passants, et des bretelles d’autoroutes autour du Civic.
Et surtout la légendaire précision des Australiens : « yeah mate, it’s really not far from here ! Like… 10 minutes? » 1h20 plus tard : « Ok les mecs, on n’y arrivera jamais. On laisse tomber, faisons autre chose » (extrait de notre FAILED ATTEMPT de rejoindre la colline surplombant Canberra. On a préféré se rabattre sur la serre tasmanienne des Botanic Gardens).




Ceci dit, ça ne m’a pas empêché de revenir à Canberra un mois plus tard. Toute une nouvelle aventure.

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