En prime time sur votre blog préféré, une guest star ce soir: Clément Leroy!
Vous vous souvenez des galères tasmaniennes? Particulièrement le van, WICKED. Eh bien il y a des gens qui ont souffert encore plus que moi. Il y a des gens qui ont passé plus d'un MOIS dans un van wicked. Et ils sont là ce soir, pour en témoigner.
Je laisse donc la parole à Clément:
A WICKED RELATIONSHIP
Etre dans un Wicked, c’est comme vivre une relation amoureuse. Des hauts et des bas, des moments incroyables comme des moments d’angoisse, de la maladresse de la première fois à la déchirure de la séparation. Une relation complète, une vie de couple bien remplie quoi !
Après 38 jours de Wicked, je me sens comme un vieillard radotant sur ses conquêtes de jeunesse. Un vieux routard, avec au compteur :
6 jours en Tasmanie
11 jours de Perth à Adelaïde
11 jours d’Adelaïde à Sydney
10 jours en Nouvelle-Zélande
Mieux que le vétéran du Viet Nam, voici le vétéran du Wicked, Castor d’Or dans le jargon du road trip !
De mon point de vue masculin donc, et de la crédibilité que m’accorde le titre de Castor d’Or, je vais pousser la comparaison entre la wicked relationship et la couple relationship jusqu’au bout.
1) D’abord, la rencontre
Il faut arrêter de se voiler la face, oui, je l’avoue, le physique fait presque tout lors de la première rencontre. Les blablas sur l’importance de la personnalité, de l’humour et du charme, à la trappe ! Comme un mec comme les autres, la première chose que je « mate » chez une fille et bien c’est… son cul.
L’aveu fait, il en est de même pour le Wicked van. L’intérieur n’a que peu d’importance, le premier regard se porte sur la carrosserie, le calibre et surtout l’arrière train de l’engin.
Mais là, oh miracle, la wicked relationship permet au premier coup d’œil au dragueur de van de mater le postérieur tout en cernant la personnalité du véhicule. Car oui, sur son délicat fessier est aussi tatouée sa philosophie de vie !
« Superman was adopted »
« Mr T doesn’t breathe, he holds air hostage »
“If you can’t ride it or take it to bed, it’s not worth having”
“It’s white, it’s powder and it’s legal” et autres.
Imaginez un peu que sur l’arrière du jean d’une fille soit écrit:
« Je suis belle, mais qu’est ce que je suis chiante »
« Attention possessivité envahissante »
Ou « J’ai plus besoin d’un psychiatre que d’un amant »
Ça simplifierait bien des choses… Peut être un concept à développer à l’avenir ?
Mais hélas, ou heureusement, comme dans la vraie vie, on n’obtient pas forcément la cible originelle. Le super van Harry Potter avec turbo réacteur, écran plasma et jacuzzi intégré n’est pas à la portée de tout le monde ! Surtout, comme dans une relation de couple, on n’est jamais vraiment deux dans une wicked relationship. Il y a les amis, la famille et autres dont l’avis et les actions influencent grandement la formation de la relation.
A Wicked donc, rien n’est jamais facile ni direct. On passe 3 heures à décider du nombre de vans, du nombre de places dans le van, à séparer le prix en 3, en 4, en 7 en retenant 2 et en divisant par 11 et soustrayant 500. En fait non, en divisant par 2 puis par 22, mais seulement pour 4 personnes. Bref, le casse-tête !
Avec une fille, c’est pareil. Bien sur, il y a la rencontre en boîte de nuit où tout se fait directement et en 2 secondes. Mais le plus souvent, c’est un processus de longue haleine impliquant 3 cafés (je paye les 2 premiers, elle paye le troisième ?) puis le cinéma, le resto (je paye, on partage ?) avec les amis qui soutiennent (Vas-y, elle a l’air d’être une fille bien) et d’autres un peu moins (Mouai, t’implique pas trop quand même hein !)
Surtout, on se retrouve toujours avec des coûts inattendus :
La taxe spéciale désert, la taxe carte bancaire, la taxe jeune conducteur, la taxe anti-kangourous… C’est comme découvrir que sa « date » du moment a beau être très mignonne, elle habite en banlieue et le ticket de RER coûte 7 euros aller-retour puisque, bien sur, elle habite en zone 3 alors que ton passe navigo couvre la 1 et la 2…
Bref, avec tout ça, on y est enfin, au moment fatidique : le premier baiser ou le symbole de la mise en couple. C’est maladroit, on ne sait pas trop où mettre sa main dans son dos, avec quelle intensité il faut presser sur les lèvres de l’autre. Mais le sentiment d’excitation est bien là ! Pareil avec le Wicked, où peut-on bien mettre tous ces sacs qui nous encombrent ? Où est le contact pour la clé ? Avec quelle intensité faut-il presser sur l’accélérateur ?
Oups, pardon pour le départ un peu brusque, « la pédale était coincée » !
Car oui, on l’est tous, un peu coincé, lors de notre premier baiser.
2) Ensuite, la mise en route, le début de l’expérience
Les premiers temps, tout est toujours rose au Pays des Bisounours, on plane sur son petit nuage !
Tout parait incroyable, marcher la main dans la main dans la rue suffit à rendre béat, on découvre les goûts de l’autre. C’est aussi l’époque où on fait attention à tout pour plaire à l’autre : invitation au restaurant, toujours avec sa plus belle chemise, 7 couches de déodorant et de parfum, sous-vêtements irréprochables, aucun écart de langage. On se sent tout fier à marcher aux côtés de sa « date », on a l’impression que le monde entier nous envie.
En Wicked, même histoire. On découvre la conduite à gauche, la cuisine au gaz sur le réchaud, les chansons de la playlist sonnent nouvelles et belles aux oreilles. Surtout, on range bien son sac, on ne laisse pas trainer ses affaires partout. On fait bien attention à ne pas salir le van, on retire ses chaussures avant de monter, on fait le plein de nourriture dans le « frigo » avec un rangement alphabétique des aliments, on fait le plein d’essence, d’eau.
On est fier de son van Wiked, on roule les fenêtres ouvertes et la musique à fond avec l’impression que tous les gens (bon, ok, pas grand monde car on est dans le bush australien) se retournent sur notre passage et envient notre relation éclatante et fusionnelle des premiers instants.
On prend vite la confiance, allez hop on retire la ceinture et on s’assoit sur les sacs pour être plus proche du conducteur, plus proche de l’autre, on se sent pousser des ailes.
Au début, on peut faire des centaines de kilomètres sans sourciller, avec toujours ce sentiment d’excitation que l’on va vivre un moment extraordinaire à l’arrivée. Idem encore en couple : « Putain, faire 1h30 de métro (il y a grève) pour aller voir une troisième fois Avatar (qui est une daube) avec elle… YEAAAH, trop excité ! »
On se contente d’un rien. On se bat pour faire les corvées, juste pour plaire à l’autre et parce que, oui, au début, ça fait vraiment plaisir de dire « Non non, je t’assure, ça me dérange pas de venir chez toi alors qu’il est minuit et qu’il n’y a plus de bus (merci Sydney) ». C’est comme dire « Non, non, laisse moi conduire les 500 prochains kilomètres, je me sens bien là au volant au milieu du désert ! ». Ou, dans les deux cas, la fameuse réplique : « Laisse, je vais faire la vaisselle, j’ai envie. ».
Avec tout ça, on commence à bien se connaître et on commence surtout à vouloir que la relation aille un peu plus loin… vous voyez surement de quoi je veux parler. Il y a des prémices, des tentatives : dormir l’un contre l’autre lors d’une sieste sur un canapé, un baiser un peu plus passionné qui sous-entend beaucoup… on s’allonge plutôt que l’on s’assoit à l’arrière du van, une tête qui repose de façon plus appuyée sur le siège…
3) La première fois
Oui, le voilà le véritable moment fatidique, le rêve comme le plus grand stress dans une relation, la première nuit ensemble, la première fois.
Il commence à se faire tard, la nuit est déjà bien tombée. Pourtant, on passe en revue tous les sujets de conversations possibles et imaginables pour retarder l’instant où tout va basculer, tout en ne rêvant que d’une chose : savoir enfin ce que cela fait de coucher avec quelqu’un, de coucher dans un Wicked.
Au début, c’est maladroit, approximatif. On se sait pas trop, trop de choix, trop de choses à penser : pyjamas ou directement en caleçon ? Nuisette sexy pour elle ? Pareil dans le Wicked, on maintient les apparences, on met son pyjama le plus propre et on cache son nounours. On fait quelques approches, un siège repoussé par ici un matelas posé là, une personne ici, une autre là, un bras posé à cet endroit là, caresse ici, bisous dans le cou, sur la gorge…
Puis ça s’emballe ! On retire ses vêtements à toute vitesse et on se colle à l’autre/ on pousse tous les sacs, met tous les matelas en alignement parfait.
Ça y est, on est en contact direct avec la personne, peau contre peau, allongé l’un sur l’autre. On ne fait plus qu’un avec le matelas du van, on ressent toute la physionomie de la portière, de la poignée qui s’enfonce dans son dos à la cache où l’on peut glisser sa main…
Puis, vient le moment le plus gênant… On est nu, mais il faut le fameux « tue l’amour », le préservatif. Dans le van, on a cru aussi que le sac de couchage n’était pas nécessaire. Alors, on se contorsionne pour s’enfiler dans le sac de couchage tout en ne bousculant pas trop les gens qui dorment à côté ! Une vraie gymnastique, ou au final, on se rend compte qu’on l’a mis à l’envers… et que tout est à refaire. L’autre/ les autres ne protestent pas mais n’en pense pas moins. Du coup, le moment est un peu passé, mais tant d’efforts ont déjà été faits que l’on continue tout de même.
C’est enfin le feu de l’action. On se sent serré, on a chaud, très chaud, le sac de couchage gêne mais sans, c’est le risque d’attraper froid (ou d’autres maladies moins drôles). On est au plus proche de l’autre, au plus proche du van, des corps imbriqués les uns dans les autres, des maladresses aussi avec un coude ou un pied qui finit on se sait comment dans le visage de l’autre !
On tente les positions les plus connues, la tranche ou la quinconce, on ne fait pas vraiment dans l’originalité. On fait des mouvements avec son corps qu’on ne se croyait pas capable de faire. On passe des soupirs de plaisir quand on trouve un agencement qui fonctionne, on grimace quand tenir la position devient douloureux. On a envie de parler à l’autre/ aux autres, de lui/leurs dire de se mettre comme ci ou comme ça, mais on n’ose pas s’exprimer si directement alors la communication reste très primaire :
« Oui ! Oh oui ! » « Non non non »
« Attends, comme ça c’est mieux »
« Si je mets mon bras ici… »
« Nooon, pas avec les pieds ! »
Finalement, vient le moment de la libération…
On s’endort.
La première fois en Wicked, c’est comme avec en couple : c’est un peu douloureux, et surtout c’est toujours trop court !
« Déjà ? » dit l’habitant déçu du Wicked alors que son réveil sonne et qu’il n’a dormi que 3 heures. La nuit/le moment ont été trop courts, mais aussi trop longs à la fois : on se sent fatigué, courbaturé.
« Déjà ? », mais en même temps on ne regrette pour rien au monde l’expérience (ou alors on regrette beaucoup !) et surtout on a hâte d’améliorer la prochaine fois !
4) La routine
Les jours passent. La magie des premiers instants disparait peu à peu. On s’habitue à tout même à une relation wicked et derrière tous les bons côtés on voit de mieux en mieux se dessiner les défauts de l’autre. Surtout, on ne cherche plus vraiment à maintenir les apparences.
Faire des efforts d’habillement d’abord : fini les tee-shirts propres et fashion, la petite nuisette sexy et tout le tralala. Bonjour les survêts’ informes, troués de partout, les chaussettes pour aller au lit et le tee-shirt que l’on met 4 jours de suite, nuits et jours. On fait moins attention, on ne range plus sa chambre avant que l’autre ne vienne/ on balance ses affaires aux 4 coins du van sans viser son sac.
La playlist ne semble plus aussi nouvelle, on commence à se lasser de certaines chansons comme on se lasse facilement des petites manies et des obsessions de sa partenaire.
« J’ai VRAIMENT envie de prendre une douche ».
L’excitation est retombée, même faire 10 minutes de marche pour la voir est un fardeau. On ne se bat plus pour conduire, au contraire ! Toute occasion est bonne pour laisser le volant à quelqu’un d’autre : pause déjeuner, pause toilettes, pause tout court ! La route qui semblait si belle, si pleine de surprises est dorénavant une longue ligne droite de bitume jaune qui se confond avec le désert qui l’entoure.
Les défauts de l’autre deviennent pesants : les goûts de luxe, la gourmandise… On devient réticent à faire un plein d’essence à 100 dollars par jour pour son Wicked van chéri, on devient radin. Le frigo est à moitié vide, la bombonne d’eau aussi, on l’invite moins au resto, on reste chez soi devant la télé.
Il ya aussi ce qu’on découvre de pas forcément plaisant en son partenaire : un ex encore trop présent, des habitudes de vie opposées (couche tôt/tard, lève tôt/tard), des problèmes de direction qui manque d’envoyer l’ensemble de la relation dans le décor…
Les mésaventures aussi, les crises de jalousie, les crises naissant d’un manque d’intimité, les pannes aussi : de batterie, d’essence, sexuelles…
En clair, la route se fait chaotique, on fatigue. On s’aperçoit alors que sa relation n’est pas aussi unique. On regarde les autres Wicked sur la route, matant discrètement leur arrière train, on envie leur philosophie de vie si différente. On commence à regarder ailleurs quoi.
Mais tout n’est pas aussi noir. La relation murit aussi. On sait ce qui plait à l’autre comme on sait que le van surchauffe lorsque la pente se fait trop prononcée. On sait que la playlist poubelle fait toujours son petit effet, on sait que sa partenaire ne supporte pas les poils sur le sol de sa douche… On fait des efforts, on persévère, on mange des pâtes et de la purée tous les jours mais c’est parce que, au final, on est bien avec son van !
Les nuits aussi prennent une autre saveur. On gagne en originalité, on tente des positions nouvelles : à l’envers, de ¾, à 2, 3 ou 4, sans les mains (ankylosées par le manque d’afflux sanguin), 1 devant, 3 derrière… avec succès ou alors pour les pires nuits imaginables ! Mais tout de même, on gagne en endurance, les nuits apportent de plus en plus de satisfaction malgré les ratés. Oui, bon, j’avoue, les nuits en Wicked ont rarement été reposantes, mais lorsque l’on a renoncé à ne pas avoir mal au dos et accepté de perdre l’usage de ses bras, ce n’est pas si terrible.
Surtout, contrepartie du manque chronique d’intimité, la communication se fait beaucoup plus claire et directe :
« Bouge ! »
« Mais non, pas comme ça ! »
« J’ai VRAIMENT pas beaucoup de place ! »
La relation va donc son cours, avec ses hauts et ses bas. Mais une relation si fusionnelle, ça use, et on en vient à rêver de sa vie de célibataire !
5) La séparation ou la rupture
Et oui, même les plus belles histoires ont une fin et les relations Wicked n’échappent pas à la règle. Comme pour un couple, les raisons sont multiples : défaillance technique, incompatibilité de caractères, rencontre d’un nouveau van Wicked qui à l’air bien mieux, ou tout simplement la fatigue et l’usure de la vie ensemble.
La séparation, comme entre deux personnes, est en soit un acte rapide. Il ne suffit que d’une parole (parfois ponctué d’un geste portant atteinte à l’intégrité physique). A Wicked, il suffit de rendre les clés : 1 minute top chrono alors qu’il a fallut plus de 3h pour obtenir le van… De quoi enrager, la vie est parfois très injuste.
Mais comme toujours, c’est surtout tout ce qui est lié à la séparation qui est douloureux. Il faut, pour reprendre l’expression populaire, « laver son ligne sale en public ». Et bien là, littéralement, le van doit être lavé de fond en comble et il n’est pas rare d’ailleurs de retrouver des sous-vêtements à la propreté douteuse dans des endroits improbables. Etre en couple, c’est aussi s’assoir sur des histoires et des sujets de dispute qui ressurgissent aussitôt que la séparation se fait. C’est encore littéralement le cas en Wicked : on passe 10 jours à être assis sur on ne sait pas trop quoi, et à l’heure de rendre le van on se rend mieux compte de pourquoi la relation commençait à sentir bien mauvais ! (Oh, la fuite d’huile et de pesto dans le « frigo » ! Oh, ma vieille serviette mouillée !)
C’est plein de souvenirs aussi, une chanson qui est liée à un instant magique ou un délire, un siège favori dans le van, une position brevetée pour dormir… Bref, c’est une déchirure aussi, c’est un petit souvenir sur roues que l’on laisse derrière soir. Il faut « se souvenir des belles choses » !
Mais il faut faire attention aussi à ne rien oublier derrière soi ! Rien de plus gênant que de devoir récupérer toutes ses affaires chez son ex, et bien c’est la même chose chez Wicked et même pire ! Car, au contraire de votre ex qui les aurait surement brulées, les équipes de Wicked vont laisser vos affaires à la disposition de tous les prochains loueurs, dans la fameuse étagère « Free stuff »…
Enfin, c’est savoir que d’autres personnes vont vivre bientôt une wicked relationship avec son ex-van. Il faut gérer la jalousie, s’assoir sur sa fierté en se disant que, même si l’expérience était unique, elle n’était et ne sera pas exclusive.
« Vous croyez qu’on peut racheter notre Wicked ? »
J’écris donc ces mots en célibataire Wicked. Comme tout vrai nouveau célibataire, après la récente rupture, je retrouve mon lit simple qui semble bien vide. En s’allongeant, le sentiment est incomparable : la solitude, la perte d’un repère, mais aussi un certain soulagement et surtout, surtout, un espoir…
… L’espoir que le prochain Wicked sera The Wicked, le bon. Le Wicked de ma vie avec qui je gambaderais (enfin, roulerais) nu dans les prairies, heureux, jusqu’à ce que la mort nous sépare (ou la casse pour le pauvre van).
AMEN.
Thanks to Clément for the article.
Thanks to Marie SM and Juliette for the photos.
mardi 3 mai 2011
dimanche 1 mai 2011
Can(’t) be(a)r rrrrrrrha !
« Je vous envoie une carte de la ville la plus ennuyante au monde, Canberra » : paroles véridiques, qu’on peut encore trouver gravées sur une carte postale, magnétisée sur le frigo de mes parents, à l’autre bout du monde.
Canberra, c’est :
- Une ville en plein milieu du wild australien. « Nous arrivons à Canberra, veuillez ne rien laisser dans l’autocar ». Juliette : « Hein ?? Où ça Canberra ? On est en plein milieu d’un champ ! » Ah, attendez, je vois une maison… Non, deux !
- Autant dire : Canberra = un grand village (population : 200 000 habitants. Montpellier et une partie de son agglo donc… LOL).
- Beaucoup d’herbe, encore de l’herbe, du gazon et puis de l’herbe…
- Pas de boutiques/cafés/restaurants ouverts après 17h.
- Des bus circulant à intervalle d’une heure.
- La gallérie d’art la plus petite de l’histoire des galléries d’art (hormis peut-être le Nicholson Museum de Sydney Uni qui fait la taille monumentale… d’une pièce d’une trentaine de mètres carrés !).
- Des gens adorables, mais inexistants ! Croiser un homme (ou une femme) dans la rue relève de l’impossible.
- Aucun étudiant de Sciences Po en échange à ANU (et 3 en Tasmanie l’année prochaine, autant dire la honte. Régine, cette fois ci nous allons définitivement perde le partenariat avec Canberra!)
Alors pourquoi Canberra ?
Pourquoi ?
Pourquoi ?
Pourquoiiiiiii ?
Parce que ce n’est pas loin de Sydney, trois heures en bus à peine. Parce que ce n’est pas cher. Et parce que ce serait dommage de ne pas visiter la vraie capitale de l’Australie, avant de partir.
Le lendemain de mon anniversaire donc, nous nous étions embarqués dans un petit voyage vers Canberra.
Des joies du couch surfing
Pour une fois nous ne logions pas dans un backpacker : nous nous essayions au couch surfing. C’est un peu comme loger chez l’habitant dans Pékin Express : on découvre les coutumes locales, on s’émeut de l’hospitalité des « locaux ». Mais bon, en plus improved quoi : trois gars complètement délurés avaient posté une annonce sur le web à laquelle nous avions répondu. Après un court trajet en taxi nous étions donc à la porte de ces garçons (dont hélas, j’ai déjà oublié les prénoms… Faisons comme si mon comportement erratique de ces dernières semaines n’existait pas…), qui n’étaient en fait que deux. Une grande maison, des canapés volonté et un froid glacial dans toutes les pièces.
C’était sans aucun doute l’un des aspects les plus réjouissants du voyage. Non, pas le froid non (vous m'avez vu?). Je parlais bien de l'hospitalité des jeunes ACT-yens. Nous étions complètement immergés dans le mode de vie des jeunes de ACT (Australian Capital Territory) : house party le jour même de notre arrivée (à nous faire griller les miches sur un brasero géant. Autant dire qu’il a fallut m’arracher de force à ce brasier. Je m’y étais collée à me faire décoller les semelles de mes ballerines), soirée dans les pubs et boîtes du Civic (que j’ai lâchement évité, tombant de fatigue, je m’étais refugiée au fin fond de ma couette pendant que tous les autres « sortaient »). C’était aussi l’occasion de cuisiner une omelette avec eux, puis de leur préparer les fameuses pancakes à la Brian, le jour de notre départ.
Cheap, convivial, une expérience vraiment chouette. Certes, on peut aussi tomber sur n’importe quoi. Les français, embarquésen NZ en ce moment même, ne sont pas restés chez leurs couch-hôtes plus d’une heure. Pourquoi ? Suspens. On nous a promis une belle histoire à leur retour. Nous, les exilés de Sydney, nous l’attendons toujours.
Du tourisme à Canberra :
Hormis les sorties avec les Canbéréens, nous avons quand même fait un peu de tourisme à Canberra. Il nous a fallut une grosse matinée pour faire tous les points touristiques de la ville :
- Parlement : perché sur une colline, surplombant la ville. Un gros bunker d’acier, dont les couloirs sont désespérément vides et les salles principales du Sénat et de la Chambre des Représentants sont respectivement d’un vert d’eau dégueu et d’un roseâtre suspect.
- Gallérie d’art nationale : quelques Monets sympas, beaucoup d’art contemporain mystérieux et une aile aborigène pleine de petits points blancs. Ok je suis cynique. Ce n’était pas si mauvais.
- War Memorial : la plus grosse blague de l’histoire de l’humanité. Un édifice monumental, beau et majestueux, commémorant les 100 000 morts Australiens dans toutes les guerres. Certes, les morts ne se comptent pas, et ne se comparent pas. Mais tout le tatouin autour de l’ANZAC semble presque ridicule quand on sait que l’URSS seule a perdu plus de 20 millions de soldats dans la Seconde Guerre Mondiale. On ne commémore que ce qu’on a à commémorer : soit pas grand chose.
- Botanic Gardens : ils avaient l’air très beaux. Mais il nous avait fallut plus d’une heure pour les atteindre (à pied, on nous avait dit que c’était « près ») donc nous n’avions eu que le temps de visiter une serre. Devinez laquelle ? TASMANIA, EXPLORE THE POSSIBILITES ! Oui, 6 jours dans la crasse ne nous avaient pas suffit. On voulait retrouver la rainforest qui s’étale de l’autre côté du détroit de Bass.
Et puis c’est tout. On avait vite fait le tour, donc a passé note temps à marcher.
Emptiness : n’ayez pas peur du vide
C’est le sentiment général qui m’est resté après Canberra. Beaucoup de vide : des rues larges, des espaces verts inhabités, zéro passants, et des bretelles d’autoroutes autour du Civic.
Et surtout la légendaire précision des Australiens : « yeah mate, it’s really not far from here ! Like… 10 minutes? » 1h20 plus tard : « Ok les mecs, on n’y arrivera jamais. On laisse tomber, faisons autre chose » (extrait de notre FAILED ATTEMPT de rejoindre la colline surplombant Canberra. On a préféré se rabattre sur la serre tasmanienne des Botanic Gardens).
Ceci dit, ça ne m’a pas empêché de revenir à Canberra un mois plus tard. Toute une nouvelle aventure.
Canberra, c’est :
- Une ville en plein milieu du wild australien. « Nous arrivons à Canberra, veuillez ne rien laisser dans l’autocar ». Juliette : « Hein ?? Où ça Canberra ? On est en plein milieu d’un champ ! » Ah, attendez, je vois une maison… Non, deux !
- Autant dire : Canberra = un grand village (population : 200 000 habitants. Montpellier et une partie de son agglo donc… LOL).
- Beaucoup d’herbe, encore de l’herbe, du gazon et puis de l’herbe…
- Pas de boutiques/cafés/restaurants ouverts après 17h.
- Des bus circulant à intervalle d’une heure.
- La gallérie d’art la plus petite de l’histoire des galléries d’art (hormis peut-être le Nicholson Museum de Sydney Uni qui fait la taille monumentale… d’une pièce d’une trentaine de mètres carrés !).
- Des gens adorables, mais inexistants ! Croiser un homme (ou une femme) dans la rue relève de l’impossible.
- Aucun étudiant de Sciences Po en échange à ANU (et 3 en Tasmanie l’année prochaine, autant dire la honte. Régine, cette fois ci nous allons définitivement perde le partenariat avec Canberra!)
Alors pourquoi Canberra ?
Pourquoi ?
Pourquoi ?
Pourquoiiiiiii ?
Parce que ce n’est pas loin de Sydney, trois heures en bus à peine. Parce que ce n’est pas cher. Et parce que ce serait dommage de ne pas visiter la vraie capitale de l’Australie, avant de partir.
Le lendemain de mon anniversaire donc, nous nous étions embarqués dans un petit voyage vers Canberra.
Des joies du couch surfing
Pour une fois nous ne logions pas dans un backpacker : nous nous essayions au couch surfing. C’est un peu comme loger chez l’habitant dans Pékin Express : on découvre les coutumes locales, on s’émeut de l’hospitalité des « locaux ». Mais bon, en plus improved quoi : trois gars complètement délurés avaient posté une annonce sur le web à laquelle nous avions répondu. Après un court trajet en taxi nous étions donc à la porte de ces garçons (dont hélas, j’ai déjà oublié les prénoms… Faisons comme si mon comportement erratique de ces dernières semaines n’existait pas…), qui n’étaient en fait que deux. Une grande maison, des canapés volonté et un froid glacial dans toutes les pièces.
C’était sans aucun doute l’un des aspects les plus réjouissants du voyage. Non, pas le froid non (vous m'avez vu?). Je parlais bien de l'hospitalité des jeunes ACT-yens. Nous étions complètement immergés dans le mode de vie des jeunes de ACT (Australian Capital Territory) : house party le jour même de notre arrivée (à nous faire griller les miches sur un brasero géant. Autant dire qu’il a fallut m’arracher de force à ce brasier. Je m’y étais collée à me faire décoller les semelles de mes ballerines), soirée dans les pubs et boîtes du Civic (que j’ai lâchement évité, tombant de fatigue, je m’étais refugiée au fin fond de ma couette pendant que tous les autres « sortaient »). C’était aussi l’occasion de cuisiner une omelette avec eux, puis de leur préparer les fameuses pancakes à la Brian, le jour de notre départ.
Cheap, convivial, une expérience vraiment chouette. Certes, on peut aussi tomber sur n’importe quoi. Les français, embarquésen NZ en ce moment même, ne sont pas restés chez leurs couch-hôtes plus d’une heure. Pourquoi ? Suspens. On nous a promis une belle histoire à leur retour. Nous, les exilés de Sydney, nous l’attendons toujours.
Du tourisme à Canberra :
Hormis les sorties avec les Canbéréens, nous avons quand même fait un peu de tourisme à Canberra. Il nous a fallut une grosse matinée pour faire tous les points touristiques de la ville :
- Parlement : perché sur une colline, surplombant la ville. Un gros bunker d’acier, dont les couloirs sont désespérément vides et les salles principales du Sénat et de la Chambre des Représentants sont respectivement d’un vert d’eau dégueu et d’un roseâtre suspect.
- Gallérie d’art nationale : quelques Monets sympas, beaucoup d’art contemporain mystérieux et une aile aborigène pleine de petits points blancs. Ok je suis cynique. Ce n’était pas si mauvais.
- War Memorial : la plus grosse blague de l’histoire de l’humanité. Un édifice monumental, beau et majestueux, commémorant les 100 000 morts Australiens dans toutes les guerres. Certes, les morts ne se comptent pas, et ne se comparent pas. Mais tout le tatouin autour de l’ANZAC semble presque ridicule quand on sait que l’URSS seule a perdu plus de 20 millions de soldats dans la Seconde Guerre Mondiale. On ne commémore que ce qu’on a à commémorer : soit pas grand chose.
- Botanic Gardens : ils avaient l’air très beaux. Mais il nous avait fallut plus d’une heure pour les atteindre (à pied, on nous avait dit que c’était « près ») donc nous n’avions eu que le temps de visiter une serre. Devinez laquelle ? TASMANIA, EXPLORE THE POSSIBILITES ! Oui, 6 jours dans la crasse ne nous avaient pas suffit. On voulait retrouver la rainforest qui s’étale de l’autre côté du détroit de Bass.
Et puis c’est tout. On avait vite fait le tour, donc a passé note temps à marcher.
Emptiness : n’ayez pas peur du vide
C’est le sentiment général qui m’est resté après Canberra. Beaucoup de vide : des rues larges, des espaces verts inhabités, zéro passants, et des bretelles d’autoroutes autour du Civic.
Et surtout la légendaire précision des Australiens : « yeah mate, it’s really not far from here ! Like… 10 minutes? » 1h20 plus tard : « Ok les mecs, on n’y arrivera jamais. On laisse tomber, faisons autre chose » (extrait de notre FAILED ATTEMPT de rejoindre la colline surplombant Canberra. On a préféré se rabattre sur la serre tasmanienne des Botanic Gardens).
Ceci dit, ça ne m’a pas empêché de revenir à Canberra un mois plus tard. Toute une nouvelle aventure.
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